Revenir vivre au Sénégal: les miracles qu’on découvre avec le temps

Découvrez les trésors cachés de la vie au Sénégal après l’étranger : solidarité, sérénité et joie simple au quotidien. t description.

AMina

8/16/20254 min temps de lecture

man in green dress shirt sitting on brown rock near river during daytime
man in green dress shirt sitting on brown rock near river during daytime
Quand la vie au Senegal te rend Zen… malgré toi

Je suis une personne profondément spirituel. J’ai médité sur des plages, respiré profondément dans des studios de yoga à la lumière tamisée, et tenté (parfois avec succès) d’atteindre un état de pleine conscience. Mais en revenant vivre au Sénégal, j’ai réalisé quelque chose: ici, tout est conçu pour te forcer à être Zen. Pas besoin de coussin de méditation, pas besoin d’application de pleine conscience. La vie, le rythme, les interactions… tout t’oblige à ralentir et à habiter pleinement le moment.

Au début, certains aspects peuvent sembler « primitifs » ou frustrants, surtout si tu viens d’un pays où tout fonctionne avec des procédures strictes et des délais prévisibles. Mais avec le temps, tu comprends que c’est exactement cette imperfection, cette lenteur, qui ramène à l’essentiel : l’humain avant tout. Et c’est là que la magie opère.

La solidarité qui te surprend

Aux États-Unis, j’ai vécu pendant des années sans jamais connaître vraiment mes voisins. On se croisait, un petit “hi” poli, et chacun retournait à sa vie. Ici, c’est l’inverse. Les gens se mêlent, s’entraident, parfois avant même de réaliser que tu avais besoin d’aide.

Un jour, je devais aller présenter mes condoléances dans une autre région. Deux heures de route. J’en parle à ma voisine, juste comme ça. Elle me regarde et dit: «Toi, toute seule? Impossible.» Le lendemain matin, son fils m’attendait devant ma porte. Chauffeur improvisé pour toute la journée, refus catégorique de prendre un seul franc. Même sa mère s’est fâchée quand j’ai voulu insister.

Et ce n’est pas un cas isolé. Les voisins t’apportent des repas si tu es malade, surveillent ta maison quand tu pars, ou t’invitent simplement à partager un repas pour que tu ne restes pas seul. Oui, parfois, cette proximité peut sembler envahissante pour quelqu’un habitué à la « vie privée », mais ce que tu reçois en retour est inestimable : une vraie communauté, une famille élargie prête à t’épauler à tout moment. Un luxe que même le pays le plus riche ne peut pas offrir.

Dire adieu à la solitude de l’expatrié

Dans beaucoup de pays occidentaux, la devise officieuse, c’est « chacun sa vie, chacun ses affaires ». Ici, c’est plutôt « ta vie fait aussi un peu partie de la mienne». Ça veut dire qu’on t’appelle pour te prévenir que le cousin d’un ami va se marié samedi, qu’on te demande ton avis sur le choix de la marraine , ou qu’on t’invite à partager un repas sans cérémonie.

Au début, tu peux trouver ça intrusif. Puis tu réalises que cette attention constante te protège de l’un des grands maux modernes : la solitude invisible. Même si tu es seul, tu n’es jamais vraiment seul. Et peu à peu, tu apprécies ce lien, ce sentiment d’être réellement intégré dans une communauté qui vit avec toi, pour toi.

Les frustrations… qui te guérissent

Soyons honnêtes : s’installer ici, surtout après des années à l’étranger, n’est pas un long fleuve tranquille. Il y a des lenteurs, des incohérences, des « pourquoi c’est comme ça ? ». La file à la banque, le chantier qui bloque la rue, le marché où rien n’est clair… tout cela peut être irritant.

Mais quand tu lâches prise, tu découvres que ces moments sont des leçons déguisées. Ils t’apprennent à relativiser, à respirer, à patienter, à observer. Et quelque part, à force de pratiquer, tu deviens plus calme, plus philosophe. Ici, on ne fait pas de yoga pour atteindre la paix intérieure. On fait la queue à la banque, on négocie au marché, et, miracle, la paix intérieure arrive quand même.

Retrouver son humanité

Ce que je redécouvre au Sénégal, c’est cette sensation rare : être humain avant d’être un « travailleur », un « consommateur », ou un « individu productif ». Le rythme, les échanges, les rituels… tout ramène à l’essentiel. Même les petites interactions, les sourires échangés dans la rue ou les discussions impromptues au marché, te reconnectent à cette partie de toi que le stress et la course quotidienne avaient effacée. Tu apprends que vivre mieux ne dépend pas de ce que tu possèdes mais de ce que tu partages. Que le vrai luxe, c’est le temps, la présence et le lien humain.

Au final, ce retour m’a montré que les petits miracles de la vie au Sénégal ne se voient pas tout de suite. Ils apparaissent lentement, au fil des jours, quand on commence à vivre au lieu de simplement « fonctionner ». Chaque sourire, chaque main tendue, chaque moment partagé devient un trésor.

Et même si parfois le pays te frustre, te fait râler, ou te force à ralentir… c’est exactement ce qui te rend plus Zen, plus humain, et plus vivant.



Revenir au pays: les petits miracles qu’on ne voit qu’avec le temps

A lire aussi...

a man holding his hands together
a man holding his hands together
15 choses (ridicules mais vraies) qu’on ne vous dit pas quand vous rentrez vivre au Sénégal

Consulter d'autre blog similaire

Two smiling women are close together outdoors.
Two smiling women are close together outdoors.
Ce qu’on ne vous dit pas avant de rentrer au pays après 10 ans (ou plus) à l’étranger
Mini-série: Acheter un terrain ou une maison au Sénégal: les étapes clés pour réussir sans se faire avoir